Comme son nom l’indique, la pêche no kill nous vient des États-Unis d’Amérique et s’intéresse à des formes de pêche ne mettant pas en péril la vie des poissons. C’est une pratique qui devient chaque jour plus courante, en France comme ailleurs. Dans la mesure où elle fait sans arrêt de nouveaux adeptes, il est logique que nous lui consacrions la présentation qu’elle mérite.
La pratique de la pêche no kill
No kill : « ne pas tuer ». Le principe est simple et rappelle l’un des Dix Commandements. Dans le domaine de la pêche, cela consiste à relâcher sa prise pour lui permettre de survivre et de regagner son habitat naturel. Des zones entières sont dédiées à cette manière de pêcher, de plus en plus répandue. Selon les cas, l’appât utilisé peut être vivant ou artificiel. L’usage de leurres serait cependant meilleur pour la survie des poissons. De là découle le succès des épuisettes, filets, mouches artificielles…
Par définition, cette méthode s’applique uniquement aux sportifs et amateurs, les pêcheurs professionnels ayant besoin de vendre leur poisson pour vivre… Mais la pêche no kill concerne aussi bien nos petits cours d’eau que la haute mer. En effet, les adeptes d’espadons et autres marlins, dans les parages de l’Australie notamment, se contentent souvent de « marquer » leur proie avant de la rendre à l’océan. Du côté de l’eau douce, le no kill concerne avant tout les pêcheurs à la mouche, mais aussi les epuisettes carpe.
L’histoire de la pêche no kill
Le catch and release, autre nom de la pêche no kill, est né en Amérique du Nord au siècle dernier. Ses premières passes d’armes ont semble-t-il concerné les saumons et les truites, avant de s’étendre aux autres espèces. À la base, cette mesure ne concernait que les poissons trop petits, car trop jeunes. Les pêcheurs étant devenus très nombreux, il était impératif de protéger les espèces animales concernées, en permettant aux jeunes individus de grandir et de se reproduire. La saisonnalité de la pêche poursuit exactement les mêmes desseins, pour sanctuariser les périodes de reproduction.
La première apparition de la pêche no kill concernerait donc un parc national nord-américain en 1954 : les monts Great Smoky. Depuis, cette initiative a fait florès dans tous les États-Unis, puis à l’étranger. Pour les pêcheurs, c’est la garantie d’avoir toujours des poissons à pêcher ! Les sportifs et amateurs ne demandent rien de mieux.
Pourquoi se mettre à la pêche no kill ?
Très clairement, le véganisme et les régimes végétariens sont aujourd’hui beaucoup plus courants qu’il y a un demi-siècle. C’est particulièrement observable dans certaines contrées, comme l’Allemagne. Aussi, la pêche no kill est en grande partie compatible avec ces modes de vie. De plus, c’est un excellent moyen d’initier à la pêche les plus jeunes, souvent attristés par la mort d’animaux, quels qu’ils soient.
Mais le sentimental est loin d’être la seule explication de la généralisation de la graciation chez les pêcheurs sportifs. En réalité, le fait le plus probant est… la pollution. Malheureusement, les eaux de très nombreux lacs, étangs, fleuves, rivières et ruisseaux sont trop polluées pour permettre la consommation des poissons qui y sont attrapés. Cette dernière peut carrément être prohibée, même si elle n’est parfois que déconseillée. Mais mieux vaut ne prendre aucun risque, pour ne pas mettre en péril sa santé !
C’est donc la collusion des facteurs réglementaire (préservation des espèces), sanitaire (consommation dangereuse) et éthique (respect des animaux) qui explique la toute-puissance de la pêche no kill de nos jours. Et ce n’est certainement pas à déplorer : les meilleurs pêcheurs vous le diront !